Dans l'Hindouisme, le bouddhisme
tibétain mais aussi le jaïnisme et le sikhisme, 108 est un nombre
sacré. Les trois chiffres se décomposent ainsi :
- 1 renvoi à un objet,
- 0 à aucun objet
- 8 à une infinité d'objets.
Cette association est perçue comme
représentant la réalité ultime de l'univers. Les divinités ont
ainsi 108 noms et les rudrakshas (chapelet ou mala) 108
graines.
En Inde, le nombre 108 est l'un des
nombre sacré les plus importants. Il apparaît dans les Darshana,
systèmes de philosophie hindoue, développés à partir des textes
védiques. Chacun des six Darshana a une vision du monde
particulière et propose une étude, une réflexion ou des techniques
en vue de la libération qui vise à agir avec discernement pour
sortir de l'enchaînement ignorance / action / souffrance. Les
Darshana sont en général groupés par deux :
-
Nyaya et Vaisesika,
-
Samkhy et Yoga
-
Mimamsa et Vedanta
Le Yoga est donc l'un
de ces Darshana. Le yoga accepte l’idée d’un Dieu unique
(Ishvara) ou d’une force qui nous dépasse et insiste sur la
pratique et le détachement qui consiste notamment à se tourner vers
cet « Etre suprême » afin d’entrer en relation intime
avec lui et de s’abandonner à lui. La pratique du yoga présente
une grande ouverture et une neutralité spirituelle et s'adresse à
toute personne quelque soit ses convictions religieuses (athée,
agnostique ou croyante).
108 évoque ainsi l’état de
Samadhi, état de connaissance parfaite où seul persiste le
témoin qui réside dans sa vraie nature. C’est la libération, le
retour à la source.
Le
rudrakshas
ou
mala
est
le chapelet Bouddhiste qui accompagne chaque pratiquant, il est
composé de 108 perles. Le
pratiquant Bouddhiste le tient souvent
à la main ou l'enroule
autour du poignet ou autour du cou tel un collier. Le mot mala
signifie en sanskrit « collier de fleurs » ou « guirlande de
perles ». On
peut noter que la
signification d'un mala
est différente selon les pays. Il peut symboliser :
-
les 108 épreuves qu’a subi le Bouddha pour atteindre l’illumination et les 108 noms du Bouddha
-
les 108 passions que doit surmonter le fidèle afin de se rapprocher de son idéal de méditation et d’ascétisme.
-
Les 108 mudra (gestes rituels) dans le Tantra.
-
Les 108 positions corporelles dans le Yoga.
-
Les 108 feux allumés au Japon dans les cérémonies du culte des morts.
-
Les 108 tombeaux extérieurs, au mont Hiei près de Kyoto, au Japon.
Ces
108 grains du chapelet Bouddhiste proviendraient de la somme des 12
mois, des 24 arrangements dans lesquels le calendrier solaire a été
divisé et les 72 divisions de l'année chinoise en périodes de 5
jours soit 12 + 24 + 72 = 108.
Selon
une autre tradition fort ancienne en Orient, l'importance du chiffre
108 dériverait de 10800 qui multiplie le nombre de moments dans
l'année et le nombre de versets dans le Rig-Veda.
Il
existe, en Orient, 108 faiblesses, telles que l'illusion, les désirs,
la haine, l'attachement, l'orgueil, etc... qui correspondent aux 108
grains du chapelet bouddhiste. Ces 108 faiblesses sont appelées les
108 liens karmiques.
Après
la mort du Bouddha, Padma-Sambhava,
le grand gourou tibétain qui rétablit l'ésotérisme au Tibet,
aurait caché et préservé les 108 écrits les plus sacrés qui lui
furent révélés dans les mondes célestes (archive
akashiques)
dans le monde des hommes et le Royaume des Nâga
ou
des adeptes. Il les cacha à la frontière du Népal, au Nord du
Tibet.
Dans
l'Hindouisme, il y a 108 représentations des poses (danses
sacrées)
du
Nastya
Shastra. Il
y
a 108 Upanishads, 108 noms de Vishnou dans le Mahabharata et 108 noms
pour Shiva.